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Les temps difficiles…

(Fragments de notes de Goéland)

Si nous avions vécu pendant la guerre avec les obligations qu’imposait le “ black out ” : se coucher à la nuit tombée… dans la maison ou les abris, supporter stoïquement un impitoyable rationnement, il ne faut pas croire que les choses s’arrangèrent, comme par un coup de baguette magique à la “ Libération ”. N’oublions pas que les cartes de rationnement (pain - lait- viande) furent obligatoirement utilisées jusqu’en 1950.

Il y aurait aussi beaucoup à dire sur l’état des lieux; la maison avait été occupée par une cinquantaine de nonnettes qui s’étaient contentées d’installations rudimentaires (lumière - chauffage - sanitaires etc.) entreprises, à coup sûr par des bricoleurs qu’aucune compagnie d’assurances n’eût accepté d’indemniser en cas de sinistre (Nous en avons été avisés officiellement… Les fils “ grillaient ” dans le bureau de l’économe après branchement d’un radiateur à faible puissance, (cependant autorisé par la Compagnie d’électricité), les lampes s’éteignaient dans l’infirmerie, les plombs sautaient ici ou là au moment des fêtes de noël ou du Nouvel An, et c’était un électricien tremblotant sur des jambes peu sûres qui grimpait à l’échelle pour réparer, les dégâts qui perturbaient le rythme de ces nuits ensoleillées.

Mais le nombre des enfants allait croissant… Fallait-il laisser “ le Cours Moyen ” dans la salle aux lavabos perçés, qui servaient à la toilette d’une soixantaine d’enfants jusqu’à huit heures du matin, pour devenir ensuite salle de classe.

Un premier baraquement destiné à les héberger nous fut accordé par Robert Lacoste (1945)* en remerciement de l’aide passagère que nous lui avions apportée durant les années noires… Mais, là encore il fallait se battre… Surtout refuser la couverture en carton bitumée dont on paraît généreusement nos nouvelles classes, car des rigoles d’eau déversées par le toit aboutiraient à la détérioration de la terrasse et de ce fait à l’inondation de la salle d’enseignement ménager, du bureau de l’Économe, de la salle d’épluchage, lesquels avaient déjà, par deux fois subi l’invasion des eaux au cours de pluies torrentielles, avant la mise en place de ce nouveau baraquement !

Sans doute ces misères quotidiennes font-elles sourire aujourd’hui, mais elles n’étaient pas sans effrayer les innocentes victimes d’un apostolat ignoré de nos chefs, comme vous allez le voir ci-après…

*Robert Lacoste - Ministre de la production en 1945

Fragments de notes manuscrites d'Yvonne Hagnauer,

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Notes de Pedrot, Gambau, Marmotte, Odier-Delfuss, :
Une brassée de souvenirs 1941 - 1961
Marmotte (radiographe dentaire)
Le Docteur est fou
Victor Gambau, Premier économe de la Maison

Fragments de notes d'Yvonne Hagnauer :
Les cartes d'alimentation…
Les temps difficiles…
L'Aide à la Maison de Sèvres par L'Unitarian Service Comittee of Canada

Lire sur le site sevres-pratique.com :
Une enseignante de la Maison de Sèvres pendant la guerre

Regards de Michel, d'Annie et d'Ancien(ne)s :
La Maison de Sèvres et les cadeaux de son enseignement
Une école pas comme les autres - (1971-1974)
Témoignages d'Anciennes et d'Anciens

Texte d'Hughette, :
Un devoir à rendre - (4 juin 2005)

Texte de Catherine, :
Maman Pé - (2002)

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Caravelle (lino)