Sommaire

Des enfants dans leur Maison…

X° anniversaire de la Maison d'enfants de Sèvres

Texte d'Yvonne Hagnauer publié en 1952,
préfacé par M. David, Inspecteur Général de l'Education Nationale.
Fac-similé de la brochure.

1941-1951

Dessin d'enfant de la butte du jardin, avec les pruniers et les ruches

Cette brochure est publiée sous la seule responsabilité de la Société des Amis de la Maison de Sèvres. C'est une œuvre collective comme l'institution elle-même. Car ici, l'esprit d'équipe a plus d'importance que le génie individuel. Et la plus haute satisfaction des fondateurs et animateurs de la Maison, c'est d'avoir maintenu cette âme commune à travers des épreuves multiples et pénibles.

L'Institution a été sauvée, à la dernière extrémité, par l'initiative de la Direction de l'Enseignement de la Seine, et des amis vigilants du Conseil Général. Qu'ils en soient ici remerciés. Elle est aujourd'hui, gérée par une Société Autonome où siègent des représentants de l'Administration départementale, du Conseil Général et des Amis de la Maison.

Cette brochure d'information est insuffisante pour éclairer les aspects pédagogiques et sociaux de l'expérience, dresser la liste des amis français et étrangers qui furent les plus généreux et les plus efficaces. Elle n'a d'autre but que de servir ceux et celles qui - victimes irresponsables de la guerre, de l'injustice et de la haine - demeurent, quoi que nous fassions, nos créanciers et nos maîtres

JULES RENARD disait que la famille était une réunion de personnes qui ne pouvaient pas se sentir. Mme Hagnauer, Directrice de la Maison de Sèvres, a créé un type de famille qui aurait rendu perplexe J, RENARD : une famille où il n'y a jamais de cris, de récriminations, de hargne, où l'état normal est la bonne humeur, voire la joie profonde de vivre, et qui est formée de 130 garçons ou filles, venus on ne sait d'où, issus des milieux les plus divers, et qui n'ont d'autre lien de parenté que la misère et la même communauté d'affreux souvenirs. Il faut bien le dire : Mme Hagnauer a réalisé un miracle. Elle laisse entendre dans sa notice que ce miracle est dû à l'application d'une méthode. Voilà un général qui attribue la victoire non à son génie, mais à la qualité du matériel ! Je m'inscris en faux contre la déclaration de Mme Hagnauer : le succès de la Maison de Sèvres est dû au génie propre de la Directrice, à son amour de l'enfance, à cette sorte de désintéressement à allure mystique, qui fait qu'au Moyen-Age Mme Hagnauer aurait vraisemblablement créé un monastère pour recueillir les pauvres et les abandonnés. Mme Hagnauer a su communiquer sa flamme à ses collaborateurs et régner par l'amour sur tout son petit monde. Mais l'amour est-ce affaire d'administration ? Est-ce qu'il y a, dans les barèmes, un coefficient prévu pour l'amour ? Chère Mme Hagnauer, vous devez vous demander quelquefois « Que deviendra ma maison quand le ne serai plus là ? ». Moi aussi, je me le demande, et c'est le seul reproche que je vous adresse. L’action de votre personne a été telle à la Maison de Sèvres qu'il faudrait pour vous remplacer votre seul reflet. On ne remplace pas facilement dans une collection une pièce unique; et vous êtes, dans la collection de la Madeleine, une pièce unique.

M DAVID, Inspecteur général de l'Education nationale, Directeur des Services de l'Enseignement de la Seine.

Comme les travaux s'étendent
en avant, sur une terre neuve,
ainsi l'enfant a mission de tout
recommencer à neuf.

ALAIN.

La Maison d'enfants de Sèvres.

Groupe d'enfants, assis en extérieur autour de Goéland

Du Pont de Sèvres, la voie naturelle, ancienne vallée desséchée - qui s'est animée et peuplée, lorsque le château de Versailles s'édifia à son extrémité - la Grand-Rue de Sèvres, serrée entre deux lignes de coteaux boisés, monte, irrégulière, laissant sur sa droite la Manufacture et sur sa gauche l'ancienne École Normale Supérieure. On l'abandonne au carrefour de Ville-d'Avray et, par un vieil escalier plus pittoresque que confortable - qui évoque le souvenir d'un combat légendaire de Jeanne d'Arc - on aboutit à une grande propriété sans style qui, jusqu'à la guerre, abrita une communauté religieuse. Là, fut fondée, en 1941, la Maison des Enfants de Sèvres, Elle était, à l'origine, destinée à héberger des enfants de la région parisiennes, victimes des restrictions alimentaires. Mais elle a évolué naturellement en refuge pour les enfants victimes de la guerre et des persécutions politiques. Au cours des années 1942,1943,1944, elle a abrité jusqu'à plus de soixante enfants admis clandestinement, cependant que leurs parents subissaient la proscription et la déportation.

Actuellement, la Maison compte cent trente enfants en moyenne, garçons de 3 à 12 ans, filles de 3 à 17 ans :

  1. Enfants de déportés raciaux et politiques - orphelins de guerre ;
  2. Orphelins de père et de mère - de père ou de mère :
  3. Enfants de mères abandonnées ;
  4. Enfants de familles sinistrées ;
  5. Enfants de ménages dissociés ;
  6. Enfants en danger moral dans leur famille ;
  7. Enfants de familles ouvrières dont les conditions matérielles d'existence contrarient le développement normal (familles nombreuses, au logement insuffisant, par exemple) ;
  8. Enfants présentant des troubles de l'émotivité provoqués par les événements de guerre.

Enfant de sept ans composant un texte devant une casse de caractères d'imprimerieUn de nos plus jeunes imprimeurs compose son premier livre de lecture

Ce recrutement multiple appelle une observation préalable. La Maison de Sèvres n'est pas « spécialisée », comme le sont la plupart des centres créés pour le sauvetage des victimes de la guerre. Il n'y a pas, au départ, égalité dans la misère. Entre l'enfant qui n'a jamais connu son père (souvent à peine sa mère), celui ou celle qui connaît suffisamment ses parents pour les craindre ou quelquefois les détester, celle qui n'a pas perdu le souvenir de son père et de sa mère disparus dans l'abîme des camps, celui qui souffre profondément d’être tiraillé entre un père et une mère séparés et antagonistes, celui ou celle qui bénéficie d'une famille normale dont il s'est éloigné avec peine, il y a des différences dans les réactions et le comportement qui compliquent la tâche de l'équipe responsable de la Maison qui a voulu appliquer des formules nouvelles de gestion et d'éducation. Il fallait créer un climat favorable à la réadaptation intellectuelle, physique et morale d'enfants qui avaient grandi dans les privations, le malheur et la haine.

Ces enfants sont répartis en :

Le tableau des enfants, leur répartition, est donné sous sa forme actuelle, mais, au cours de ces sept années, les divisions se sont dédoublées, des classes se sont créées (particulièrement celles qui ont trait à la formation professionnelle) et la structure de la Maison s'est modifiée avec la croissance des enfants et leurs besoins nouveaux.

II - LES DIVERS ASPECTS DE LA MISÈRE ENFANTINE : GUERRE ET APRÈS-GUERRE

Adolescente tissantElle tiisse les motifs qu'elle crée

C'est par vagues successives que les misères arrivèrent, chacune comme un dépôt caractéristique et différent des précédents, comme si le flot de la guerre abandonnait, dans une hiérarchie implacable, la misère et les turpitudes qu'il portait en son sein. Nos premiers pensionnaires furent tout naturellement les enfants que les parents n'avaient pas repris, à la fin de la colonie de vacances, soit parce qu'ils s'en désintéressaient, soit parce qu'ils partaient en Allemagne, et cette première « clientèle » des Maisons d'enfants fut constituée par les épaves d'un prolétariat sans âme qui ne s'était pas fixé depuis l'exode ; fugueurs auxquels l'exode avait révélé des plaisirs hasardeux et violents de chapardages et d'aventures, enfants d'alcooliques, instables et jamais satisfaits, « durs » organisateurs, qui portaient en eux l'instinct de la bande, et qu'une collectivité quelque peu organisée épouvantait...

1942-1943. - Arrivèrent les autres ; ils formaient, en 1943, les deux tiers de la population enfantine du home, ceux qui montaient la sente en rasant les murs, ceux qu'on introduisait au moment du « black out » favorable, et qui conservaient, des mois durant, leur visage muré d'enfants traqués, mal habitués à leur nom d'emprunt, vivant, au début, dans la terreur et l'envie d'une perpétuelle fugue qui les délivrerait.

Ceux-là formèrent le fonds permanent de notre Maison, et lui apportèrent un élément de richesse incontestable, d'abord parce que nous étions désormais « LEUR » famille, et qu'avec la souplesse et l'esprit d'assimilation qui les caractérisent, ils sentirent la nécessité de se fixer ; ensuite parce que, venus de tous les points de l'Europe, voire des ghettos et des camps, ils apportèrent, par leur diversité, tous les éléments humains qu'une communauté d'enfants peut souhaiter : enthousiasme, goût de la culture et, aussi, des nuances et des oppositions de caractères si riches que notre travail d'éducateurs s'en trouva plus vivant et plus attirant.

La troisième vague qui vint battre nos murs apporta une mosaïque de cas varies, enfants atteints de troubles de l'émotivité (séquelles de guerre), enfants désadaptés après la tourmente, orphelins, tous cas sociaux à étudier individuellement, et qu'un traitement personnel dans tous les domaines peut seul rééquilibrer.

Groupe de sept enfants jouant du pipeaux, assis sur les marches de l'escalier extèrieur de la maison

III. - DU CHOIX DES MÉTHODES.

Deux enfants de maternelles, assis sur le sol, rangeant dans des casiersLes gens d'ordre

La plupart des membres de l'équipe d'institutrices avaient déjà expérimenté les « Méthodes nouvelles » dans le cadre de leur vie scolaire antérieure, mais à Sèvres, elles étaient décidées à faire disparaître les contraintes, à libérer le plus possible leurs enfants dans le cadre familial du home : tout de suite se posa le problème du choix des méthodes.

L'École MATERNELLE FRANÇAISE, avec sa souplesse, sa connaissance de l'enfant, le travail acharné de ses membres, nous semblait la base la meilleure de l'enseignement des tout-petits.

Par la place que nous entendions donner à l'observation, à l'activité, nous nous sentions très proches du maître DECROLY dont nous connaissions les travaux et dont nous nous inspirions fréquemment dans l'organisation matérielle même de la Maison mais nous ne pûmes, ni ne voulûmes suivre le développement des centres d'intérêt dans l'ordre où il les publia.

Notre besogne de reclassement social d'enfants de la classe ouvrière doit permettre à ceux-ci de reprendre rapidement contact avec les classes ordinaires sans se sentir désorientés ou désadaptés. C'est pourquoi les centres d'intérêt proposés et choisis par les enfants sont toujours assez souples pour rester dans le champ des programmes de l'enseignement primaire.

C'est ainsi que le centre d'intérêt sur « L'EAU», choisi l'an dernier dans la classe du Certificat d'études, mena les enfants du pont de Sèvres au pont des Arts et au pont d'Austerlitz, le long des canaux, de la Passerelle Morland à la Bastille, de l'Aquarium du Trocadéro à celui de la France d'Outre-Mer, de la péniche « Bernard-de-Percin » aux profondeurs des égouts de Paris. Le même voyage se fit dans le « Temps », et la toilette d'une élégante Romaine fut étudiée avec minutie c'est également au cours de ce voyage dans le temps que furent notés le charme et la poésie de l'eau exprimés à travers la littérature, la musique, la peinture, etc.

Par ailleurs, nous cherchons à unir tous les membres de l'équipe dans des études expérimentales communes à tous les groupes. C'est ainsi que, l'an dernier, nous avons conduit dans le plus petit village de l'Ile-de-France, riche de souvenirs, une série de recherches sur les étapes enfantines de la notion de temps et de passé historique.

IV - DE QUELQUES TECHNIQUES.

Deux enfants de huit, neuf ans confectionnant des marionnettes en pate à papierMarionnettes : On modèle Don Quichotte, matériel rudimentaire, mais technique délicate.

Nous passerons rapidement sur les techniques qui sont propres à toutes les écoles nouvelles imprimerie, pipeau, chant choral, tissage, tournage, décoration, dessin, modelage, linogravure, marionnettes, etc., nous les considérons, bien entendu, non comme une « fin », mais comme « moyens d’expression » propres a maintenir chez l'enfant le sens de la création et le désir de l'expression libre,

Les marionnettes sont un remarquable moyen d'expression et d'évasion. De la petite classe à la 6°moderne, il s'agit de choisir le thème, de dessiner les décors, de réaliser et d'animer les marionnettes. Protégé du public par le « castelet », l'enfant le plus timide, le plus méfiant, le plus hostile même, se livre, se découvre, joue son propre jeu par le « truchement » de sa marionnette.

Dans l’atelier d’imprimerie, on compose le journal de la Maison : Voile au Vent. Dans l’atelier de tissage, on compose et on tisse des écharpes. Dans l’atelier de céramique, on tourne, émaille, décore et cuit des poteries qui, grâce au concours d’un artisan potier, marient les exigences de l’art moderne aux traditions de la Grande Manufacture voisine.

Premiers essais de création.

Ces activités sont un précieux support aux méthodes d’« École Nouvelle » dans la mesure où elles deviennent un facteur d’éducation et non un aboutissement : c’est dans cet esprit que nous nous efforçons d’œuvrer.

Qu’ils parlent, qu’ils travaillent, qu’ils dansent ou jouent, les enfants échappent à l’automatisme du dressage savant. Leur spontanéité rayonne et éclate dans la joie de la liberté conquise.

V – IMPORTANCE DE L’INTERNAT DANS LA VIE EN "COMMUNAUTÉ".

La place nous manque ici pour exposer en détail notre système d’éducation sociale et morale ; disons cependant qu’il s’agit de développer par l’action, le sens de la liberté et le sens des responsabilités individuelles et collectives.

Une discipline extérieure à l’enfant, des règlements dont la nécessité lui est imposée sans qu’il la discute ou la comprenne sont à l’âme ce que l’uniforme est au corps. On n’est pas soi-même lorsqu’on le porte et on ne se libère qu’en s’en débarrassant. Il est une autre discipline imposée par les nécessités du travail et la vie collective qui pénètre l’enfant, le prépare à la vie morale et civique, le prédispose à l’action sociale.

Garçons dessinant le paysage d'une fenêtre de la maisonDessins d'une fenêtre…

Déjà, la coopérative scolaire, gérée et administrée par les enfants, constitue un élément important de cette éducation morale et sociale.

Mais ici, la vie collective ne se limite pas à l’activité scolaire ; c’est toute la Maison qui est la propriété commune, c’est du lever au coucher, une multitude de services qui conditionnent le fonctionnement de la Maison et les mouvements de toute la collectivité. Les enfants ont la charge de ces services, sous leur responsabilité, et la liste en est assez longue : les enfants sont chargés de l’entretien des animaux (perruches, pigeons, tourterelles, cochons d’Inde, tortues, lapins, colombes d’Australie, grillons, têtards, etc..), dont l’observation est la base d’initiation aux sciences naturelles, dont l’élevage développe cet élément fondamental de la morale sociale : le respect de la vie et l’amour de l’œuvre de la nature. C’est ainsi que les filles et les garçons collaborent à la toilette des « petits », préparent les tartines beurrées du petit déjeuner, procèdent au lavage de la vaisselle, au nettoyage des salles à manger, quand ils ne complètent pas les repas par les produits de leur propre jardin.

Toutes les équipes organisent ces services par roulement, élisent des délégués. Mais les deux plus grandes équipes, garçons et filles de 12 à 18 ans, ont constitué un véritable « self-government » avec règlement élaboré en commun, conseil élu, commissaires aux charges diverses. Le conseil se réunit régulièrement pour tout ce qui intéresse la Maison et notamment chaque fois qu’un acte répréhensible a été commis par l’un des enfants, et propose aux adultes de la Maison sanctions et réparations. Ici la décision comporte obligatoirement une action à effets immédiats et la sanction s’insère dans la vie collective comme une réparation naturelle.

Fillettes nourissant les perruches et nettoyant leur volièrePetits soins ménagers du matin - Un exemple parmi tant d'autres : la volière

VI. – LA SANCTION DES CONNAISSANCES : EXAMENS ET CONCOURS.

Nous savons bien que c‘est à la fin de la vie scolaire de l’enfant que les détracteurs de « L’École Nouvelle » nous attendent. Par ailleurs, nous savons aussi que l’on ne peut se passer de ces sanctions de fin d’études, qui conditionnent de plus en plus rigoureusement la place de l’enfant dans la société ; c’est la question des examens que nous posent chaque année tous ceux qui assistent aux séances d’information et de discussion. Nous pouvons, d’ores et déjà, dire que « L’École Nouvelle » permet d’accéder aux examens et concours en temps utile, pourvu que l’enfant ait une fréquentation scolaire normale : le système de l’individualisation du travail et des fiches permet aux plus doués, aux « surnormaux », comme on dit maintenant, de brûler les étapes et de réussir plus vite que les autres.

Voyons d’un peu plus près les résultats des enfants que nous avons « élevés » pendant la guerre : l’une d’elles vient d’être reçue infirmière, une autre vient d’entrer à l’École Normale d’Institutrices de la Seine, une troisième est professeur de tissage de la Ville de Paris, tandis qu’une de leurs camarades est entrée à la Manufacture de Sèvres, quatre autres préparent le baccalauréat dans un collège moderne. Cette année, cinq de nos jeunes filles sur les six que comportait la division de troisième furent reçues à l’examen de fin d’études deuxième cycle premier degré (B.E.P.C) et, dans un ordre plus modeste, tous les candidats en âge d’être présentés furent reçus au certificat d’études primaires.

VII. – L’ÉCOLE NOUVELLE : SAUVEGARDE DE LA PERSONNALITÉ HUMAINE.

Qu’on nous pardonne de faire figurer au sein de cette étude quelques résultats qui font « palmarès » pour distribution des prix. Nous sommes trop attachés à « L’École Nouvelle » et trop opposés à cette formule hasardeuse de contrôle de connaissances qu’est « l’examen » tel qu’il est compris, pour attacher à la réussite une importance de démonstration, mais ; et ceci sera notre conclusion :

Au sein d’une société où l’homme est plus écrasé que libéré par le progrès des techniques, il importe de ne pas le désadapter encore. Il faut lui donner, au départ, les moyens de s’insérer dans la catégorie sociale à laquelle son niveau culturel et professionnel lui donne droit; c’est pourquoi nous sommes obligés de tenir compte des examens.

Les « Écoles Nouvelles » de France ont largement fait la preuve qu’elles pouvaient répondre à la seule objection importante.

Mais nous nous devons de répéter que, si nous sommes si passionnément attachés à « L’École Nouvelle », c’est qu’elle nous semble, à à l’heure actuelle, vraiment capable de créer des êtres libres. Elle est d’autant plus nécessaire dans nos « homes », qu’elle est le seul moyen de libérer et de sauvegarder la personnalité d’enfants écrasés au départ par leur condition sociale, par la misère et ses turpitudes, par la solitude, qui est le drame et le déséquilibre de l’enfance sans amour. Et qu’on y prenne garde : si ce mode d’éducation libéré de tout conformisme disparaissait, le drame de l’enfance d’aujourd’hui serait le drame de l’homme de demain.

Très grande maquette d'un village du moyen âge

Travaux d'enfants : Résurrection du passé. - Une ville du Moyen-âge.

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Caravelle (lino)