…Pourquoi ne pas dire cependant que si fructueuse qu'elle fût, l'œuvre pédagogique ne nous apporterait que des satisfactions intellectuelles, si elle n'avait été portée par un grand courant de réadaptation sociale et de rénovation morale.
Le reclassement de ces enfants de déportés, de victimes de la guerre s'accomplit presque parfaitement. Certaines sont allées peut-être au-delà de ce que leurs parents trop humbles auraient pu leur assurer. Ce n'est pas là motif d'orgueil. Il en est un, au contraire, que nous formulons sans gêne, Goëland et moi.
En 1949, On nous proposa d'envoyer en août un certain nombre de jeunes filles dans un camp de vacances allemand. Toutes les bénéficiaires étaient filles de déportés ou orphelines de guerre. Nous avions voulu ce choix. Nous en attendions les effets avec quelque angoisse. Non seulement, nos grandes furent enchantées de leur voyage, non seulement elles vécurent dans une amicale confiance près de jeunes Allemands, mais encore les relations nouées là-bas se prolongèrent après le retour et quelques-unes durent encore après douze ans.
Rapprochement symbolique des jeunes victimes d'un système atroce et d'une guerre fratricide. …
Voir aussi une photo de groupe avec Edwige Rœmpler et Hans Sommermeyer