En 1853 : acquisition d'une parcelle de terre sur l'avenue Mélanie (actuellement : 38, avenue du 11 novembre) par Jean-Baptiste Dumas, chimiste, chevalier de la Légion d'honneur.
En 1854 : M. Dumas y fait construire sa maison de campagne (c'est le Petit Pavillon).
Jean-Baptiste Dumas : né le 16 juillet 1800 - Diplômé en médecine et es-sciences, il est reçu à l'Académie de Médecine et à l'Académie des Sciences dont il sera secrétaire perpétuel. Elu à l'assemblée législative en 1849, il devint ministre de l'Agriculture et du Commerce, puis sénateur.
Il entre au Conseil municipal de Paris, dont il sera Président en 1859. Il obtint, non sans peine, que Paris soit alimenté en eau de source et non pas en eau de Seine. Il dote la capitale de l'éclairage au gaz.
(La plaque de rue voisine porte l'orthographe "Bussière").
Le baron et la baronne de Bussierre font bâtir le château en 1863. La construction est solide; de pierre et de briques : au dernier étage, les murs ont encore 80 cm d'épaisseur; des "pots à feu" décorent la toiture. La baronne fait également construire : maison de jardinier, écurie, remises vachères, laiterie, hangar et autres dépendances.
Le 25 septembre 1866, leur fille Célestine-Marguerite épouse Frédéric-Auguste comte de Pourtalès à la Mairie de Meudon.
Le 1er décembre 1922, la comtesse de Pourtalès vend le domaine d'une superficie de 14 hectares à M. et Mme Èvard qui ne sont que des investisseurs.
L'école "St Dominique et Lacordaire" dont le directeur est le Père Louis Créchet de l'Ordre des Frères Prêcheurs de la Congrégation de St Dominique, ne pouvant pas rester dans les locaux qu'elle occupe rue St Didier à Paris, acquiert le château de Bussierre en 1926. Le collège Lacordaire ouvre le 4 octobre 1927.
Au cours des années 1928 et 1929, la construction de deux ailes qui abriteront les salles de classes et les dortoirs modifient le château extérieurement. Puis en 1930, le collège compte 300 élèves dont une centaine de pensionnaires; la maison de Jean-Baptiste Dumas est acquise pour y installer le "petit Collège"; une porte est ouverte dans le mur de clôture.
La chapelle est dans le château, à droite de l'entrée sur la façade de l'avenue Eiffel (actuellement : la salle à manger). La communion solennelle célébrée le 18 mai 1939 sera la dernière cérémonie, car la guerre est déclarée le 3 septembre et le collège Lacordaire ne pourra assurer la rentrée d'octobre.
Le Père Louis Créchet croit protéger son établissement en le proposant à l'armée qui y installe en décembre 1939 un hôpital militaire secondaire pour l'armée de l'air.
Après l'invasion allemande, la réquisition suit son cours et l'occupation commence en juillet 1940. Dans les premiers mois, s'installe la fanfare de la Luftwaffe de Goering; une unité de cavalerie y séjourna également. Puis ce fut un magasin d'intendance. Des travaux sont entrepris pour permettre l'accès et les manœuvres aux camions et remorques. Les cours qui étaient sablées sont pavées.
Pour assurer la sécurité des lieux, en surveillant leurs abords, deux blockhaus sont construits aux angles de l'avenue Eiffel et de la rue Bussière et de l'avenue du 11 novembre.
A quatre années d'occupation par l'armée allemande, s'ajouta celle de divers groupes et unités que la Libération de Paris du 25 août 1944 engendra et qui achevèrent de dégrader le château.
Les locaux sont intérieurement ruinés, le matériel scolaire a disparu. Il n'y a plus rien.
Les indemnités de dommages de guerre proposées ne couvrent pas la moitié des frais prévus pour la remise en état des locaux. De ce fait le Père Créchet ne peut envisager de relancer le collège réputé pour la qualité de son enseignement et doit se résoudre à le vendre.
La Maison d'Enfants de Sèvres fondée en 1941 par Mme Hagnauer est à l'étroit rue Croix-Bosset à Sèvres. Un arrêté interministériel du 21 avril 1949 l'a dévolue à la Préfecture de la Seine. Ainsi placée sous le contrôle du département de la Seine, elle sera subventionnée et installée grâce à l'acquisition du château de Bussierre le 25 août 1950 par la Préfecture.
Dépôt légal : juin 1993. Les pages 111 et 112 concernent la Maison d'enfants de Sèvres.