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À la recherche de la maison de mon enfance

(message reçu le 31 mars 2004 par le Net)

Si un ancien ou une ancienne souhaite laisser un message à Didier Martin voici son adresse : antispammartin.didi@wanadoo.fr

« Depuis quatre jours, je passe des heures et des heures sur Internet ou sur le site " lamaisondesevres.org" à la recherche de la Maison de Sèvres de mon enfance…  »

 « Moments d'émotion forte, très forte. J'ai parfois les larmes aux yeux d'apprendre, même rétrospectivement, le décès de tel ou tel enseignant, à commencer bien sûr par Goéland et Pingouin. »

« Et surtout, je suis stupéfait d'apprendre leur appartenance à des mouvements politiques et syndicaux qu'on serait tenté de qualifier d'extrême. Pingouin militant anarcho-syndicaliste ! Rien que ça ! Il me faut faire un vrai effort intellectuel pour y croire. Quarante après je découvre un pan entier de leurs personnalités que je ne soupçonnais rigoureusement pas. Je constate avec un retard qui en est la démonstration d'autant plus probante, que leur choix politique et social s'effaçait avec une constance sans faille et un naturel absolu devant une qualité intellectuelle infiniment supérieure : l'honnêteté de pensée et le respect de l'autre. »

« Sincèrement, il y a quelques jours encore, on m'aurait demandé quelles pouvaient être à cette époque leur tendance politique, j'aurais répondu bêtement : « je ne sais pas mais peut-être vaguement à droite » allusion simpliste au fait que la Maison de Sèvres était soutenue financièrement par l'Unitarian Service Comitee, organisme humanitaire canadien, composée de généreux donateurs visiblement fortunés. Et généralement, les milliardaires américains ou canadiens ne sont pas de gauche. Mon raisonnement n'allait pas plus loin. »

« Ainsi, cinq longues années durant, j'ai pu côtoyer au quotidien, j'ai suivi l'enseignement, j'ai reçu l'éducation (et quelle éducation !) d'une Goéland et d'un Pingouin (qui n'enseignait certes pas, mais qui était évidemment très présent) tous deux très marqués à gauche, sans que je détecte quoi que ce soit. Ni moi ni mes camarades ! »

« Rien, rigoureusement rien dans leur comportement professionnel ou simplement humain ne laissait filtrer quoi que ce soit. »

« Un exemple entre mille. »

« À cette époque, les Américains et les Soviétiques se livraient une compétition respectueuse mais sans merci, qui était la conquête de l'espace. Compétition scientifique et technique qui était aussi une compétition " psycho-politique ". La droite contre la gauche. Et comme toute la France, nous suivions au jour le jour les exploits des deux compétiteurs. Nos professeurs nous faisaient suivre cette actualité à travers la presse, exploit après exploit. Un jour c'était l'américain qui sortait de sa cabine en scaphandrier. Un autre jour, c'étaient les Soviétiques qui mettaient sur orbite une masse d'une tonne, record battu ? Et battu à nouveau un mois plus tard par les Américains avec 50 kgs de plus. Et ainsi de suite. »

« Sincèrement, je ne me souviens pas qu'il ait été apparent qu'un professeur ou une monitrice ait eu l'ombre d'une tendance à nous faire choisir un camp plutôt que l'autre. »

« Alors que dans toute la France, le clivage était logique, clair et affirmé. »

« Autre exemple peut-être encore plus simple. »

« Quand j'étais en CM2, pendant l'année scolaire 61 - 62, chaque semaine Jabiru nous faisait lire et commenter Paris-Match (elle disait " Match " tout seul). Or, que je sache, Paris-Match n'est pas, et n'était pas à cette époque, exactement un journal de gauche. »

« Ainsi également du clivage très débattu sur la notion de propriété. Est-elle naturelle ? Peut-on la limiter sans porter atteinte à la nature même de l'homme ? Sujets très controversés à l'époque. Je me rappelle une conversation à fleurets mouchetés entre Orchidée et Pingouin sur le thème d'un possible instinct de propriété. Orchidée : « Regardez un tout jeune enfant qui n'a encore aucune éducation sociale précise. Essayez de lui prendre son jouet, il le défendra énergiquement en disant « c'est à moi ». C'est de l'instinct de propriété, je pense ». À quoi Pingouin répondait finement : « oui mais regardez-le cinq minutes plus tard. Il a jeté son jouet par terre et n'y pense plus. L'instinct a disparu avec le jouet ». Sourire d'Orchidée  »

« On pourrait multiplier les exemples à l'infini.  »

« Qu'il me soit permis, 40 ans après, de saluer cette qualité, Ô combien précieuse et portée ici jusqu'au sacerdoce.  »

« Merci Goéland. Merci Pingouin.  »

Didier Martin

Lire aussi deux témoignages sur la Maison :
En 1946, nous étions trop désorientés, mon frère et moi… (extraits du livre "Un arbre en Israël" de Gilbert Martal),
…Elle restait là des heures entières… (extraits du livre "Une fille sans histoire - roman" de Tassadit Imache).

et
Une école pas comme les autres - (1971-1974) - Annie Labbe
La Maison de Sèvres et les cadeaux de son enseignement - (1945-1949) - Michel Leleu
Jeannine se souvient - (1947 - 1950) - Jeannine Granvilliers

Je viens de découvrir avec émotion - Didier Martin
Mon Vichy, mes biscottes - Didier Martin
Ancien du Château de Bussières ! - Gilles René Villeroy
Je viens de recevoir le nouveau bulletin - Muriel Baghioni-Lavigne
J'ai gardé un très bon souvenir de la Maison - Jacqueline Guilhem-Demirci
La veille des grandes vacances - Cécile Besson-Peynaud
Un château inestimable - Annie Burggraeve-Rocca
Tout commence en 1971 - Julia Sabot-Favre
Il y avait un prof de danse - Ludovic Kalita
Jupiter, Flamand rose…- Christian Carmona
Je l'attendais depuis tellement longtemps… - Danielle Lewis Bendaoud
Zora, une nouvelle ancienne…- Zora
Souvenirs en vrac 1945-54… - Fortunée Metz
Souvenirs de l'internat 1978-1987 - Céline Peynaud née Besson
Le secret du buffet - Didier Martin
Une colère de Pingouin - Didier Martin
Quelle surprise en allant sur le net - Cristiane Aquilina
C'était ça aussi la Maison de Sèvres - Jean-Michel Gleyze
Dans nos courriels - Jean-Bernard Gageot, Marie Dominique Liégeois
J'ai vu une petite fille nommée Lotta…- Josiane Bourgeon-Austruy
J'y étais ! Chorale 1981 - 1983…- Sandra Gonzalez
Des années heureuses, 1947-1948-France Amerongen
Contes de Sèvres… et du Michigan… - Dominique Morin

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