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Jeannine se souvient - (1947- 1950 )

Nous sommes arrivés, mon frère Pierre et moi, à la Maison de Sèvres à l’automne 1947, sans doute début octobre. J’avais 6ans et demi, mon frère 4 et demi.

Mon père nous avait amenés et je me souviens être allée au premier étage dans le bureau de Goéland. J’ai encore, soixante ans après, le souvenir très précis de cet horrible sentiment d’abandon quand mon père a du nous quitter. Je nous revois nous tenant par la main dans nos petits manteaux en lainage gris à chevrons.

Notre mère était tuberculeuse et contagieuse. Nous avions précédemment passé un an et demi avec une de nos tantes et six mois dans un aérium. Maman avait appris l’existence de la Maison de Sèvres par une voisine de lit d’hôpital, assistante sociale, qui lui avait dit que Sèvres était la seule pension à sa connaissance où on ne séparait pas les frères et les sœurs.

L’entrée de la maison de Sèvres : après la grimpette de la rue Croix-Bosset on passait un portail en fer et on se trouvait devant un escalier aux très larges marches. A gauche, un buis en arbre aux petites feuilles incurvées comme de minuscules cuvettes. J’en cueillais souvent une feuille pour mettre au bout de mon doigt comme un dé .

On montait les marches et une chienne blanche venait à notre rencontre. C’était Dolly. Plus tard, il y a eu un assez gros chien blanc qui s’est appelé Voile au vent (comme le journal).

La butte aux abeilles : sur l’arrière de la maison, dans un « parc » un gros monticule de terre, planté d’un arbre (je crois un prunier) et surmonté d’une ruche. J’ai passé des heures à regarder les abeilles revenir à la ruche les pattes chargées de pollen.

Le jardin du voisin : Derrière la butte aux abeilles, il y avait une palissade légère qui nous séparait du jardin du voisin. Il y avait des poiriers dans ce jardin et un jour, avec un garçon plus téméraire que moi, nous sommes allés voler quelques poires. Le voisin nous a vus, est allé se plaindre à Goéland qui a donc demandé qui étaient les coupables. Force à été de se dénoncer et d’aller présenter des excuses au voisin. Excellente méthode d’éducation !

L’allée bordée d’arbustes, pivoines et boule-de-neige : Toujours sur l’arrière de la maison, parallèlement au bâtiment principal il y avait une allée qui conduisait à la cabane du cochon. Au printemps, elle était fleurie de grosses pivoines rouges, de boule-de-neige blanche et d’iris violets.

La maison du cochon et la mort du cochon : au bout de l’allée, il y avait la maison du cochon. J’avais beaucoup de sympathie pour cette bête aussi je me souviens avec horreur que nous avons assisté à la mise à mort de ce pauvre cochon, égorgé devant nous, grillé sur un feu puis pendu par les pattes arrière à l’escalier de secours à l’arrière de la maison, le ventre ouvert. Je garde très présent ce sentiment d’horreur.

Je ne me rendais pas compte que cette pauvre bête avait été engraissée pour que nous ayons un peu de viande.

La classe de Jabiru : J’étais dans la classe de Jabiru, mon frère dans celle de Capucine.

Ma monitrice s’appelait Reinette (ou Rainette).

Nous avions cours dans un baraquement de bois long et étroit, construit sur une terrasse recouverte de cailloux. La terrasse était environ 60cms plus haute que la cour où nous descendions pendant les récréations. La classe de Jabiru était à gauche et celle de Colibri à droite. En hiver, elle était chauffée par un poêle à charbon, et Jabiru m’a dit l’autre jour qu’elle s’était toujours étonnée que nous n’ayons jamais mis le feu. Aujourd’hui, on n’admettrait plus de faire classe dans un bâtiment aussi peu confortable, mais moi, je trouvais ma classe très belle, très accueillante et conviviale. Sur le côté gauche, celui qui donnait sur la cour, il y avait des casiers où étaient rangées des fiches de vocabulaire avec les mots écrits en script. Dans mes souvenirs, le côté droit était aveugle et n’était séparé du bord de la terrasse que par un passage très étroit.

Nos carrés de jardins

Notre jardin : Nous avions chacun un petit jardin (1 m2) où nous faisions pousser des fleurs ou des légumes selon notre choix. J’avais fait pousser des clarkias et depuis cette fleur est pour moi synonyme de Sèvres. Mon frère, quant à lui, avait fait pousser une salade qu’il a pu offrir comme un trophée à notre mère.

Rennemoulin : On nous avait emmenés à Rennemoulin, à l’époque un petit village avec, je crois un lavoir. Nous avions pris des mesures, il me semble avec une chaîne d’arpenteur, reporté ces mesures sur un plan et dans mon souvenir ça avait du servir à construire une maquette.

L’enquête sur le marché de Sèvres : nous avons réalisé, avec Jabiru, une enquête sur le marché de Sèvres. Munis de nos crayons et de papiers, nous avons interviewé des commerçants du marché, noté et dessiné

Scaphandrier : nous étions allés au cinéma à Sèvres voir « Les naufrageurs des mers du sud », un film où un homme vêtu d’un lourd scaphandre avec une cloche de verre sur la tête et des tuyaux d’alimentation en air venant du bateau était trahi par son équipier qui le laissait mourir au fond de l’eau après avoir sectionné l’arrivée d’air. De retour en classe nous avons fait une fiche avec le dessin d’un scaphandrier et le mot soigneusement écrit en script en dessous.

Jeanne d’Arc : Nous sommes allés au cinéma voir Jeanne d’Arc jouée par Ingrid Bergman. C’était très beau mais très triste, j’ai énormément pleuré et comme je n’avais pas de mouchoir j’ai utilisé la doublure de mon manteau et celle de celui de ma copine Rouquinette (Sylviane). On m’avait bien dit que ce n’était pas Jeanne d’Arc elle-même mais une actrice, que les autres aussi étaient des acteurs, mais sur le chemin de retour je me posais la question de savoir combien d’acteurs avaient été tués pour faire ce film, surtout si certaines scènes avaient dues être recommencées plusieurs fois !

Les grillons : en été, nous avions une passion pour les grillons. On les entendait chanter et là, il s’agissait de trouver en se dirigeant à l’oreille, le trou où ils nichaient. Là, on cueillait une herbe qu’on introduisait lentement dans le trou et on l’agitait doucement pour chatouiller le grillon et le faire remonter et sortir à l’air libre. A ce moment, c’était facile de l’attraper, de l’admirer de le remettre dans son trou ou de l’emporter dans une boite si nous en avions une.

Noël : Le moment le plus important de l’année, celui dont on parlait longtemps à l’avance, c’était Noël. Dans la grande salle de réfectoire, un sapin était dressé. Il était immense, il touchait le plafond, souvent même il avait fallu le raccourcir pour qu’il entre dans la salle. Puis il était décoré (par qui, je ne sais pas, peut-être les grands ?). Il y avait des guirlandes, des lumières. Dans mes souvenirs, nous ne le découvrions que le soir de Noël, magnifique, somptueux. Nous avions un repas de Noël qui devait sans doute être plus recherché qu’à l’habitude, la dernière année, nous avons eu pour le finir, une orange chacun.

Puis le Père Noël arrivait, à Noël 1949, il est venu à moto en tirant des wagonnets remplis de cadeaux. Chaque enfant avait le sien, les grands comme les petits. Pendant la distribution, nous attendions, assis en demi-cercle autour de l’arbre illuminé.

J’ai appris des années après, par ma mère qui devait sans doute le tenir du personnel de Sèvres, qu’une année, Goéland n’ayant pas assez d’argent pour acheter tous les cadeaux de Noël, avait vendu ses bijoux pour financer cet achat.

Les douches : tous les dimanches nous allions nous laver aux douches. Une salle qui donnait dans le grand réfectoire était aménagée en salle de douche commune permettant de laver une vingtaine d’enfants à la fois. Des pommes de douche réparties sur le plafond nous arrosaient. L’eau chaude était comptée et je crois bien me souvenir qu’il est parfois arrivé que nous soyons obligés de nous rincer à l’eau quasi froide. Dans mes souvenirs, garçons et filles (en tous cas, les petits) étaient mélangés.

Les promenades en forêt et les châtaignes : nous allions très souvent en promenade en forêt dans les environs de Sèvres, dans un endroit où poussaient des châtaigniers et à l’automne nous ramassions des châtaignes tombées qu’on décortiquait comme on pouvait et mangions l’intérieur.

Les visites de Paul-Emile Victor : Quelquefois Goéland et Pingouin recevaient des visiteurs qui mangeaient à leur table dans le réfectoire des grands. Il y a eu plusieurs visites de Paul-Emile Victor, à l’époque encore jeune qui nous racontait ses voyages au Groenland. Un des chiens de la maison passait auprès de nous pour être un cadeau de Paul-Emile Victor à Goéland : un de ses chiens de traineaux (je n’ai jamais su si l’histoire était vraie).

Nous savions qu’il était célèbre et étions très impressionnés.

Les marraines américaines : Vers 1948, Pingouin nous a dit que certains d’entre nous allaient avoir une marraine américaine ou canadienne. C’était naturellement réservé à ceux qui n’avaient plus de famille. Je n’en étais donc pas, mais je me souviens avoir envié mes camarades déshéritées lorsqu’elles ont reçu des catiches, ces poupées de chiffon  qui avaient été envoyées à leur intention.

Vacances à Coye-la-forêt : en août 1950, mes parents n’avaient pas pu nous prendre en vacances avec eux comme ils l’avaient fait l’année précédente. La Maison de Sèvres fermant un mois, nous sommes allés passer un mois dans une pension à Coye-la-forêt. Je crois que nous n’étions que des filles et environ une trentaine. Tout m’a semblé affreux : une discipline stricte et non expliquée à laquelle nous n’étions pas habituées (à Sèvres, nous savions toujours pourquoi on nous demandait quelque chose), se mettre en rang les pieds bien parallèles, ne pas parler à table, manger des haricots verts qui avaient des fils monstrueux avec lesquels je m’étranglais, écrire des lettres qui étaient lues et censurées (ça, ça m’a semblé inadmissible) avoir un jardin riquiqui et partir en promenade en rangs bien nets sans parler. On regrettait toutes notre Maison !

Les tourterelles : Ma chambre, que je partageais avec 5 à 7 autres petites filles se trouvait au premier étage sur le côté droit. La fenêtre donnait sur une terrasse où logeaient des tourterelles. En hiver, elles se réveillaient tard avec le jour mais en été, on les entendait roucouler très tôt et ce bruit doux est depuis toujours, pour moi, associé à Sèvres.

La première année de mon arrivée à Sèvres, j’avais 6 ans et demi, j’étais dans le dortoir des petits, la première porte à droite dans le couloir du premier étage. Nous avions de petits lits avec des côtés montants ou des barreaux (je ne me souviens plus bien). Dans mon souvenir, la pièce était plus grande que les autres. Je ne sais pas où dormait mon frère, encore très petit.

Le matin, il fallait vérifier les pipis au lit. Les enfants n’étaient pas très fiers quand ça leur arrivait.

La porte vitrée au bout du couloir : La nuit, pour aller au WC, il fallait sortir dans le couloir et tourner à gauche jusqu’aux toilettes. Tout au bout du couloir, à droite, il y avait une porte vitrée par un verre cathédrale qui donnait sur un escalier de secours en ferraille. Les nuits de lune, ça donnait une lumière fantomatique et inquiétante pour un enfant et je me souviens de ma course dans le couloir pour retourner à mon lit et ma peur la nuit.

L’imprimerie : Je me souviens que nous écrivions des articles pour les imprimer. Il fallait, dans des petites barrettes métalliques, aligner à l’envers des lettres de plomb que nous prenions dans un grand casier à séparations où les lettres étaient rangées. Le travail était long, on se trompait souvent, il fallait alors récupérer la lettre inexacte et la remplacer par la bonne. Quelquefois, en fin de travail, nous n’avions pas assez serré notre barrette et patatras, les lettres tombaient, tout était à recommencer. Un texte de dix lignes nous prenait un temps fou !

Et puis, il fallait illustrer le texte, là intervenait la linogravure, on dessinait sur une plaque de lino un motif, puis à l’aide d’une gouge, on détourait le plus soigneusement possible le motif en faisant bien attention à ne pas se blesser avec la gouge.

Ensuite, on encrait texte et motif et appliquait une feuille de papier pour voir apparaitre notre article à l’endroit !

M. Marie : Quand on entrait dans notre maison, il y avait à droite des escaliers, une petite cour en contrebas. C’était le domaine de M. Marie, l’homme qui savait tout faire de ses mains, tout réparer. Dans mon souvenir, il était accompagné de M. Bénit mais personne ne semble s’en souvenir.

La Fête des rois et les boutons : A Sèvres, tout était prétexte à fête. L’Épiphanie ne faisait pas exception. Pour cette occasion, les cuisinières confectionnaient des galettes avec des boutons comme fèves. Pour les grands, dans le grand réfectoire, des galettes normales avec un seul bouton par galette, mais pour les petits dont j’étais, des galettes miraculeuses avec autant de boutons que d’enfants. 

Le merveilleux voyage de Nils Olgersson à travers la Suède : LE livre lu par Jabiru, sans doute au fil des semaines, un conte fantastique écrit par une fabuleuse institutrice suédoise pour apprendre la géographie de leur pays à des petits enfants suédois et lu à des petits enfants français par une non moins fantastique institutrice française.

Les marionnettes : Jabiru nous avait fait fabriquer avec du papier journal mouillé des marionnettes sur le conte de Nils Olgersson.

D’abord, il avait fallu découper des têtes et des cous dans du tissu, les coudre deux par deux, les remplir de sable, bien fermer le bas pour que le sable reste. Puis dans un seau rempli d’eau déchirer du papier journal de récupération, le malaxer avec de la colle à papier peint, attendre jusqu’au lendemain et patiemment enduire les têtes de tissu piquées sur des bâtons et sculpter des visages, des nez, des oreilles, sans oublier de faire un cou avec un bourrelet dans le bas pour pouvoir habiller notre marionnette. Quand enfin le résultat était jugé satisfaisant, il fallait laisser sécher nos têtes plusieurs jours, je crois, pour ensuite pouvoir les peindre, le plus artistiquement possible. Quand le travail de peinture était terminé, il fallait habiller nos sujets en fonction de leur nature, tailler des mains dans de petits morceaux de carton peints en rose.

Je ne sais pas où Jabiru se procurait le tissu des costumes, ni le temps qu’elle passait à rattraper nos erreurs, mais quand tout ça était terminé, nous pouvions aller préparer une représentation derrière le castelet en insérant trois doigts dans la marionnette : le pouce pour le bras gauche, l’index pour la tête vidée de son sable et le majeur dans le bras droit.

L’enfant d’éléphant : ou comment l’éléphant a eu une trompe ; une merveilleuse histoire tirée, je l’ai su plus tard, des « Histoires comme ça » de Rudyard Kipling, une histoire racontée, je pense, par Reinette, assise sur une table dans la pièce qui donnait sur la cour.

La Fête de catherinette de Croc-Blanc : l’autre jour, j’ai téléphoné à Jabiru à qui j’ai raconté ce souvenir comme étant les 25ans de Colibri, mais elle m’a dit que je me trompais, que la personne que je lui décrivais était Croc-Blanc, une grand jeune femme mince, se tenant très droite avec des cheveux sombres très longs qu’elles portait relevés en deux nattes croisées en diadème au dessus de sa tête. On lui avait fait une belle fête  et c’est comme ça que nous avons appris qu’elle venait d’avoir 25ans. C’est la seule dont j’ai su l’âge, les autres adultes n’avaient ni nom (autre que leur totem), ni âge !


Colibri, Croc-Blanc et ?… lors des Catherinettes

Françoise : Je me souviens particulièrement de Françoise à cause d’une phrase qu’elle m’a dite. J’avais sans doute été un peu chipie envers elle et elle m’a dit : « tu crânes parce que tu as des parents » Cette phrase m’a interloquée et fait comprendre qu’en effet, malgré la maladie de ma mère, j’avais encore la chance d’avoir mes parents et de pouvoir espérer un jour retourner avec eux.

Palmyre : il y avait une fillette d’environ 12 ans qui dansait et faisait mon admiration. Elle mettait tellement d’émotion dans sa danse que ça en devenait presque une transe.

Mes amies : Danièle L… était pour moi une grande (elle avait peut-être 13 à 14 ans). Très gentille avec moi, j’avais du remarquer, aux douches, une cicatrice sur son ventre et apprendre qu’elle avait été opérée de l’appendicite pour avoir avalé des noyaux de cerises. Comme elle était très mince, j’en avais conclu qu’être opérée de l’appendicite était le meilleur moyen de maigrir. J’ai avalé cet été là, tous les noyaux de crises qui passaient à ma portée (hélas, sans succès !).

Sylviane, dite Rouquinette, était ma meilleure amie. Nous avions le même âge et étions toujours ensemble. Je l’ai perdue de vue et aimerais bien savoir ce qu’elle est devenue.

Otites et soins : depuis toute petite, je faisais très fréquemment des otites purulentes qui me faisaient souffrir, me collaient les cheveux de pus. A l’époque, le seul remède connu était de mettre de l’alcool à 90° dans l’oreille malade. Quand on n’a plus de tympan, c’est horriblement douloureux et il fallait bien me chercher pour que j’aille subir ce traitement à l’infirmerie. Je préférais de loin cacher mon oreille malade pour ne pas subir ça !

Invitations à la table des grands : quelquefois, le dimanche, les petits dont j’étais avaient le droit d’être invités à la table des grands, dans le grand réfectoire. Je me souviens avoir été invitée, très fière de cet honneur, mais pendant le cours du repas, je n’osais plus bouger, mon otite m’avais reprise et je sentais mon oreille se remplir de pus et déborder en collant mes cheveux ? J’avais atrocement honte que les grands le découvrent et naturellement, ça n’a pas manqué.

Vaccins : pour la vaccination Diphtérie, tétanos, etc obligatoire, ceux qui étaient désignés attendaient leur tour dans le couloir devant l’infirmerie et passaient devant le médecin pour recevoir la fameuse piqûre dans l’épaule. On faisait les farauds, mais on n’en menait pas large. En sortant de l’infirmerie, en passant devant les autres qui attendaient encore, il était de bon ton de faire des moulinets avec le bras correspondant à l’épaule vaccinée et de crier qu’on n’avait pas mal en attendant la réaction qui venait en général le soir ou la nuit suivante et nous clouait au lit fiévreux et douloureux.

Les têtards : nous allions en promenade près des étangs et ramenions des têtards que nous observions se transformer lentement en grenouilles.

Les parties d’épervier dans la cour : pendant mon dernier été à Sèvres, nous avons fait de grandes parties d’épervier dans la cour devant la classe. Les enfants se tiennent de chaque côté de la cour, un enfant dit « l’épervier » se tient seul au milieu et quand il crie : « A l’épervier….partez », les enfants traversent en courant et l’épervier doit les attraper.

Les nombreuses parties de balle au mur : Les filles faisaient d’interminables parties de balle au mur avec figures imposées (d’un pied, de l’autre, petite tapette, grande tapette, petit rouleau, grand rouleau etc) sur les parties extérieures de mur entre les fenêtres du grand réfectoire. Il fallait se dépêcher de monopoliser son coin de mur avant de se le faire chiper par d’autres. J’ai du jouer à ce jeu pendant les trois ans que j’ai passés à Sèvres.

Les Musigrains : quelquefois, le jeudi, nous allions salle Pleyel aux Musigrains des concerts didactiques pour les enfants. Je me souviens avoir écouté des musiciens cachés derrière un paravent et nous devions deviner quel était l’instrument joué.

Les pipeaux : j’ai un vague souvenir d’avoir construit un pipeau dans un bambou creux ? percé des trous pour les notes et effilé l’embout pour souffler en le bouchant légèrement avec, il me semble, du bouchon.

Pour écouter un air de pipeaux

Jeannine Grandvilliers

Octobre 2007.

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Notes de Pedrot, Gambau, Marmotte, Odier-Delfuss, :
Une brassée de souvenirs 1941 - 1961
Marmotte (radiographe dentaire)
Le Docteur est fou
Victor Gambau, Premier économe de la Maison

Fragments de notes d'Yvonne Hagnauer :
Les cartes d'alimentation…
Les temps difficiles…
L'Aide à la Maison de Sèvres par L'Unitarian Service Comittee of Canada

Lire sur le site sevres-pratique.com :
Une enseignante de la Maison de Sèvres pendant la guerre

Regards de Michel, d'Annie et d'Ancien(ne)s :
La Maison de Sèvres et les cadeaux de son enseignement
Une école pas comme les autres - (1971-1974)
Témoignages d'Anciennes et d'Anciens

Texte d'Hughette, :
Un devoir à rendre - (4 juin 2005)

Texte de Catherine, :
Maman Pé - (2002)

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